Telle une bannière claquant au vent, par sa sonorité claire et vibrante, le mot “Têt” tend à supplanter toutes les autres dénominations du nouvel an sino-vietnamien. Pourtant,“têt”, déformation du sino-vietnamien “tiêt” (nœud) employé pour désigner certaines périodes marquantes (plus précisément les points nodaux solaires impairs) de l'année lunaire, n'est en réalité qu'un terme générique signifiant fête, et à l'origine le jour de l'an se dit exactement “têt nguyên dán” (fête du premier jour). Mais parce que ce jour de l'an est devenu la fête entre les fêtes, la fête par excellence, le “têt” du “têt nguyên dán” a pris une majuscule, et ce faisant a rélégué les mots “nguyên dán” à l'ombre. Dans ce glissement progressif du “têt nguyên dán” au “Têt”, la fête du nouvel an s'est enrichie de nombreuses traditions des fêtes de fin et de début d'année célébrées à part auparavant. En même temps, pour permettre l'accomplissement des multiples rites afférents, elle s'est étendue dans la durée, dépassant souvent allègrement les trois jours de congé officiels (1er, 2ème et 3ème jour du 1er mois) qui lui sont attribués .
Le calendrier lunaire :
Bien que l'administration vietnamienne ait adopté de facto le calendrier
grégorien depuis un siècle avec la colonisation française
(la Chine l'a adopté officiellement en 1912 et le Japon dès
1873), les Vietnamiens (comme la plupart des Chinois d'Outremer) continuent à régler
leur vie culturelle ou religieuse sur le calendrier lunaire tel qu'il a été réformé sous
les Han en 104 av. J.C. et transmis avec quelques améliorations
depuis.
Dès le néolithique les hommes savaient se baser sur les mouvements
des astres pour procéder à leurs activités agricoles
et cultuelles. Mais en décomposant l'année en 12 lunaisons
de 29 ou 30 jours, le calendrier chinois dont l'existence remonte au moins
au 2ème millénaire av. J.C. est en retard d'environ onze
jours sur le cycle solaire que l'on comble en ajoutant périodiquement
un mois supplémentaire à l'année lunaire. La réforme
de 104 av. J.C. avait pour but de codifier l'incorporation des points nodaux
solaires fixes (24 khí ou qi divisés en trung khí pairs
et tiêt khí impairs) aux lunaisons, de combiner une espèce
de calendrier luni-solaire qui tient compte du rythme des saisons, de telle
sorte que le solstice d'hiver tombe toujours au 11ème mois, l'équinoxe
de printemps au 2ème mois, le solstice d'été au 5ème
mois et l'équinoxe d'automne au 8ème mois .
Par la réforme de 104 av. J.C. les Han étendirent aux années
le cycle de 60 réservé auparavant à la différenciation
des jours . Chaque année (comme chaque mois et chaque jour) est
désormais déterminée par un binôme dont un terme
correspond à l'un des 10 troncs célestes (can, gan) et l'autre à l'un
des 12 rameaux terrestres (chi, zhi) placés sous le signe de douze
animaux (rat, buffle ou bœuf, tigre, chat ou lapin, dragon, serpent,
cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon) .
D'après la réforme, sur le calendrier dont la publication
n'est plus une affaire d'état comme autrefois (établi pour
des dizaines d'années d'avance, il est aujourd'hui mis en vente
dans toutes les librairies chinoises sous le titre “Van niên
lich”ou “Wàn nian li”, Calendrier des dix mille
ans), le 1er jour du 1er mois oscille dorénavant entre le 21 janvier
et le 20 février. Elle stipulait aussi que la nouvelle année
débutât avec le premier mois lunaire, ce qui n'était
pas toujours le cas auparavant, les trois dynasties succédant aux
Ha (Xia) et précédant les Han l'ayant fait avancer chacune
d'un mois pour des raisons mystiques (les documents Chu ou Zhou font débuter
l'année au 11ème mois ; quant aux Tân ou Qín, ils
la faisaient commencer au 10ème mois car ce dernier se trouvait
sous l'égide de l'eau et de la couleur noire, emblèmes de
la dynastie). Comme, d'après la perception asiatique, les changements
de saison s'opèrent au milieu de la période s'étendant
entre un solstice et un équinoxe et non six semaines après,
juste à ces dates, selon la tradition occidentale, le premier jour
du printemps (lâp xuân) tombe toujours aux environs du 5 février
et coïncide avec la période des réjouissances du jour
de l'an (l'année 1994 il tombe le 4 février, quelques jours
avant le nouvel an lequel a lieu le 10 février) qui finit par accaparer
les symboles des fêtes marquant la fin de l'hiver et le début
du renouveau.
Les cultes du nouvel an :
Dès le solstice d'hiver vers le onzième mois jusqu'à la
fin de février, la vie sociale et religieuse des Chinois et Vietnamiens était
ponctuée de multiples rites et festivités pour rendre grâce
aux diverses divinités, aux ancêtres, et s'adonner aux joies
du repos et de la famille . Le grand exorcisme (Lap ou La) des
Chu (Zhou)
visant à chasser les esprits malfaisants de l'hiver et à remercier
les génies tutélaires, qui s'étalait sous les Chu
(Zhou) sur tout le douzième mois, n'est plus commémoré depuis
longtemps que le 2ème jour du 12ème mois ; il faut y rattacher
le petit exorcisme de la veille du nouvel an (tru tich) avec aspersion
ou badigeon de la chaux gratifiée d'une vertu protectrice éloignant
les démons. Par contre, la reconduite au Ciel du génie de
la cuisine (táo quân ou thô công) parti pour une
semaine - il retournera sur terre juste avant le jour de l'an - faire son
rapport
annuel à l'Empereur Céleste sur les actions de la famille
concernée, est toujours activement célébrée
le 23ème (24ème dans le Sud de la Chine) jour du 12ème
mois, et d'aucuns essaient de l'amadouer afin qu'il fasse d'eux un rapport
favorable par de généreuses offrandes sur son autel. La croyance
populaire impute au génie de la cuisine deux assistants qui forment
avec lui la triade domestique, le génie du sol (thô ky, représenté souvent
comme une femme dans la mythologie vietnamienne) et le génie des
produits du sol ou de la richesse (thô dia ou thân tài).
Ils sont très honorés par les commerçants qui ne manquent
pas de leur rendre hommage en période de fin d'année, en
particulier le 3éme jour du 1er mois .
Mais le grand culte populaire et familial reste le culte rendu aux ancêtres
que tous les chefs de famille convient dès le 29ème jour
du 12ème mois à partager avec leurs descendants la liesse
du renouveau : ils leur font le compte-rendu des événements
familiaux de l'an qui s'écoule et demandent leur bénédiction
pour l'année qui s'annonce. Pendant tout leur séjour supposé au
milieu des leurs lequel peut durer jusqu'au 7ème jour du 1er mois,
leur autel sera toujours garni d'encens et d'offrandes et les mets les
plus délicats leur sont présentés en premier lieu
avant d'être consommés par la famille.
Avant l'instauration de la république, l'empereur dont le pouvoir
comportait un rôle sacerdotal était tenu de pratiquer le culte
dû aux grandes forces de la Nature. Au seul souverain était
réservé l'hommage au Ciel et â la Terre dont les forces
conjuguées donnent naissance à la vie lors d'une cérémonie
solennelle célébrée le jour du nouvel an, le Nam Giao.
Les fonctionnaires royaux étaient quant à eux chargés
de l'accueil du printemps dont la fête donnait lieu à la curieuse
procession du buffle du printemps (xuân nguu) : un buffle de terre était
transporté en grande pompe la veille du printemps à un autel érigé en
son honneur pour être battu et hué puis mis en pièces
le lendemain, ses restes étant ensuite emportés par le public
qui les conservaient comme porte-bonheur ; le sacrifice du buffle exprimait
le mythe du renouveau, l'animal symbolisant aussi bien l'hiver et son cortège
de maux (le 12ème mois est d'ailleurs placé sous l'égide
du buffle) que l'on pourchasse, que les beaux jours qui renaissent sur
les débris de la morte saison.
Les coutumes du nouvel an :
Deux semaines à un mois avant le jour de l'an, une activité fébrile
règne dans tous les ménages vietnamiens (et aussi chinois)
. Riches et pauvres se sentent obligés d'aborder la nouvelle année
sous les meilleurs auspices possibles. On tâchera donc de régler
toutes les affaires désagréables avant la fin de l'année:
les débiteurs mettent un point d'honneur à s'acquitter de
leurs dettes s'ils veulent éviter l'humiliation d'être interpellés
impoliment ou agressés pendant les fêtes. Les dettes morales
ne sont pas oubliées car la période du nouvel an est pour
tous une occasion de témoigner leur reconnaissance envers leurs
parents, bienfaiteurs et amis par l'offre ou l'envoi des cadeaux (victuailles
et fleurs).
Pour faire bonne figure, les maisons sont nettoyées et récurées à neuf
ou repeintes à la chaux. C'est le moment de changer les ustensiles
usagés ; les nouveaux fourneaux attendent le retour de voyage du
génie de la cuisine pour être utilisés : des vêtements
neufs sont cousus pour être étrennés le jour J. Les
objets du culte (souvent en cuivre) sont particulièrement astiqués.
On fait écrire à un bon calligraphe des belles sentences
parallèles sur papier rouge que l'on collera bien en vue au milieu
du salon . Autre élément de décoration inhérent
au Têt : les plantes et fleurs du printemps comme les kumquat avec leurs
fruits oranges, les chrysanthèmes jaunes, les branches de pêcher
et de prunus en fleurs, les narcisses dont les tubercules ont subi une
taille spéciale qui les fait fleurir le jour même de l'an.
Enfin, fête se déclinant avec festin, les maîtresses
de maison s'échinent à bourrer leur garde-manger des plats
estimés indispensables à l'atmosphère du Têt ; d'ailleurs
elles ont une raison pour entasser les vivres (parfois jusqu'à pouvoir
soutenir un siège d'un mois) : marchés et boutiques sont
fermés pendant les trois premiers jours de l'an, certains commerçants
ne rouvrant que le 7ème jour jugé plus faste.
Le nouvel an est bien entendu férié . De nos jours, les services
administratifs ne chôment que pendant les trois premiers jours du
1er mois, mais jusqu'au début du siècle le congé des
fonctionnaires durait environ un mois : ils rangeaient leurs sceaux (hap
ân) le 25ème jour du 12ème mois et ne les ressortaient
(khai ân), marquant ainsi la réouverture du service, que lors d'un jour
faste entre le 19ème et le 25ème jour du 1er mois.
A l'heure de passage entre les deux années (giao thua) tout le pays
résonne du bruit des pétards saluant le nouvel an, lesquels
pétards ne cesseront pas d'exploser le long des trois jours du Têt
. Dès son lever, chacun s'empresse de se mettre dans ses plus beaux
habits pour aller congratuler ses aînés (selon un ordre de
priorité rigoureux: d'abord les grands parents, puis les parents,
les oncles, les tantes, les grands frères, les grandes sœurs
...à et leur présenter ses meilleurs vœux de santé et
de prospérité . Viennent ensuite les cousins, les amis et
connaissances. La plupart des Vietnamiens prennent un réel plaisir à cette
corvée des visites de courtoisie (les déplacements chez les
parents proches et les amis qui sont de véritables obligations sociales
ne peuvent être remplacés par l'envoi des cartes de vœux
quand n'existe pas l'alibi de l'éloignement spatial) qui leur permettent
souvent de renouer des relations distendues .
Ce sont les enfants les plus excités par le nouvel an. Rares sont
ceux qui ne reçoivent pas un habit neuf pour l'occasion. De plus,
pour eux a été élargie la coutume des étrennes
réservée autrefois aux premiers clients des commerçants
: chaque grande personne vivant sous le même toit qu'un enfant ou
venant présenter les vœux à un membre de sa famille
le jour du Têt, est tenue de lui faire don d'une petite somme d'argent
appelée “tiên mo hàng” si elle veut se concilier
les esprits tutélaires du foyer. S'ils accompagnent leurs parents
dans leurs visites, ils ont droit à des friandises (bonbons, grains
de pastèque, et surtout fruits confits) qui leur sont immanquablement
servies (avec de l'alcool ou du thé pour les adultes) par leurs
hôtes .
Et que dire des repas du nouvel an ? De loin les meilleurs et les plus
copieux de l'année. Même les plus miséreux s'arrangent
pour relativement bien nourrir leur famille le jour du Têt . Si les mets
les
plus recherchés peuvent apparaître sur la table, seuls sont
considérés comme plats spécifiques du Têt le gâteau
de riz gluant appelé “bánh chung”, les condiments
de légumes (dua) et les fruits confits (mut).
Les fêtes du nouvel an sont encore une occasion pour les Vietnamiens
de s'adonner pleinement à leur vice favori, les jeux de toutes sortes,
des joutes publiques (luttes, courses, mâts de cocagne, échecs
avec des pions humains ...à aux simples jeux de cartes en privé .
Le pays entier devient pour trois jours un gigantesque tripot où même
les enfants sont admis.
Les superstitions du nouvel an :
D'autres coutumes du nouvel an tirent plutôt vers la superstition
. Des pensées analogiques liées à une croyance en
l'interdépendance des êtres et des choses, que le positivisme
scientifique n'arrive pas à extirper, poussent les Vietnamiens et
Chinois à voir des corrélations mystérieuses dans
des objets ou phénomènes désignés par les mêmes
consonances ou évocateurs d'images rapprochées. Poussés
par l'envie de connaître l'avenir et le souci de se prémunir
contre les mauvaises influences, ils font attention à tout fait
et geste survenu les premiers jours de l'an, persuadés que ce fait
ou geste est symbolique et augure l'état des jours à venir
.
Autrefois il était du devoir du pouvoir royal de donner dans le
calendrier les prédictions non seulement météorologiques
mais aussi d'ordre général et pratique sur l'année
en question basées sur des considérations ésotériques
(conjonction des astres, couleur des nuages le jour du solstice d'hiver
...), et de prescrire les conduites conformes au temps à venir.
La monarchie n'est plus mais la fonction divinatoire du calendrier reste,
et l'on peut toujours se référer à ses indications
pour connaître les jours fastes ou néfastes et aligner ses
actes sur elles .
Parmi les préparatifs du Têt figurent en bonne place les pratiques
exorcistes et propitiatoires. Vestige du “Lap”, le culte rendu
aux esprits le 2ème jour du 12ème mois et le dernier jour
de l'année a pour but de se concilier les âmes errantes qui
reviennent hanter les vivants les jours de fêtes . Pour plus de précaution,
on les éloigne en collant à la porte d'entrée de la
maison les images de génies guerriers, on plante devant la maison
des branches auxquelles sont suspendues des amulettes votives, on asperge
de chaux ou saupoudre de sel ou de farine la cour et l'entrée ;
même les pétards participent à la chasse des esprits
malfaisants par leur bruit effrayant. En même temps, le salon et
les chambres sont décorés d'images porte-bonheur : petits
garçons roses et souriants jouant avec des pêches, coqs, cochons,
etc..
Vietnamiens et Chinois croient que le caractère ou la condition
de la première personne qui pénètre dans une maison
le jour de l'an (xông nhà) affecte la situation de la famille
qui y habite . Pour conjurer le sort et forcer le destin, ils prient un
membre de leur entourage leur semblant posséder les qualités
propices (être de bonne apparence, de bonne constitution ou de commerce
agréable, avoir une famille nombreuse comptant beaucoup de mâles,
jouir d'une certaine aisance) de venir chez eux franchir leur seuil de
très bonne heure ce jour-là. Ce peut être un membre
de leur propre famille mais ce dernier doit sortir de la maison avant minuit,
l'heure du “giao thua” pour y rentrer peu après .
Le jour de l'an, chacun s'efforce de paraître gai et de bonne humeur,
d'éviter les injures et gros mots, de s'abstenir d'évoquer
les noms de mauvais augure comme celui du singe (animal facétieux,
se moquant de tout, il est réputé porteur de mauvais œil),
de peur que les contrariétés se répètent toute
l'année . Tous se gardent de commettre quelque acte que ce soit
qui puisse invoquer par association d'image le malheur. Les femmes n'osent
pas coudre avec du fil blanc, le blanc étant la couleur du deuil.
Dans le même ordre d'idée, si l'on souhaite la continuation
de certain état ou acte, on s'arrange pour le réaliser, au
moins de façon allégorique, le jour du Têt. Les pantomimes
des danseurs de la licorne dans les quartiers chinois de Paris rentrent
dans le cadre de cette induction magique due ici à un désir
de succès ou de prospérité permanente .
Si l'on veut aller au cinéma ou au théâtre, il faut
choisir un film ou une pièce avec un happy-end car la fin malheureuse
de la première distraction de l'année que l'on s'accorde
déteindra sur sa propre vie. En ce début d'année,
les amateurs de pronostics font la fortune des devins de tout acabit. Les
oracles rendus par les temples et pagodes (on les tire au sort après
les prosternations d'usage au bouddha ou génie et après l'aumône
au lieu saint) font fureur, et l'on s'y précipite d'autant plus
que, comme pour la fête des Rameaux, la verdure que l'on en ramène
vers l'heure du “giao thua” est censée porter bonheur.
Chez soi, on peut sans bourse délier obtenir la réponse à son
anxieuse question sur un sujet personnel précis en ouvrant au hasard
un roman-poème populaire comme le “Kim Vân Kiêu” pour
en relever tout aussi au hasard les vers prophétiques.
Pendant les trois premiers jours de l'an beaucoup de Vietnamiens s'interdisent
de balayer, et s'ils doivent quand même le faire ils prennent la
précaution de ne pas jeter les ordures mais de les entasser dans
un coin . Les Chinois cachent même tous leurs balais les premiers
jours de l'an . La raison d' une telle pratique réside dans une
croyance dérivée des légendes chinoises selon laquelle,
la nouvelle année, un génie bienfaisant risque de venir se
cacher dans les détritus et jeter les ordures reviendrait à perdre
sa chance de devenir ou de rester riche.
Puisque après les fêtes il faut reprendre le travail, autant
s'assurer qu'il s'exécutera toujours dans les meilleures conditions
et apportera la réussite aux intéressés. Dès
le 2ème jour du Têt, on cherche l'heure et le jour les plus fastes
pour voyager au loin, pour recommencer les études symbolisées
chez les lettrés par l'inauguration du pinceau (khai bút),
pour rouvrir son magasin, etc.. Les travaux agricoles étant considérés
comme extrêmement importants, les paysans observent un tabou rigoureux à propos
du sol qu'il est interdit de profaner durant les premiers jours du 1er
mois avant le jour faste du remuage de la terre (dông thô). Naturellement,
aucune de ces entreprises ne se conçoit sans des actions de grâce
en l'honneur des esprits tutélaires.
Les traditions vietnamiennes relatives au Têt sont bien plus
nombreuses et varient avec les localités concernées. Nous n'avons donné ci-dessus
que les plus connues et les plus en vogue. Les Vietnamiens établis à l'étranger
dans des pays de culture complètement différente ont tendance à ne
plus les observer ou seulement de façon plutôt lâche.
Mais au Vietnam même, elles restent vivaces et les difficultés économiques
aidant, il est à parier que les superstitions de toutes sortes fleuriront
de plus belle sur le cadavre des idéologies défuntes .