Alors que le Ministère des Affaires Etrangères de Belgique a été saisi
du cas de M. DANG-VU Chinh, Belge d’origine vietnamienne aux prises avec
des fonctionnaires corrompus au Vietnam, depuis novembre 1996, l’intervention
de ses services traîne toujours en longueur et M. DANG-VU continue à être
assigné à résidence à Vung Tau, sans possibilté de
retourner en Belgique, sans argent et sans permission d’exercer un quelconque
travail pour gagner sa vie, bien qu’aucun délit ne puisse lui être
reproché. Certes, le mois dernier, à court d’arguments
et aussi sous une pression médiatique, la police a restitué à M.
DANG-VU son passeport belge, mais c’est pour aussitôt en contester
la validité puisque, selon elle, en territoire vietnamien, il doit être
considéré comme un citoyen vietnamien, avec donc interdiction
de sortir du Vietnam comme tout Vietnamien ordinaire !
Il est navrant que les gouvernements européens n’aient point mis
en garde leurs ressortissants d’origine vietnamienne du piège
dans lequel ils risquent de tomber au Vietnam de par leur statut ambigu de “Viêt
kiêu” (voir TT n° précédent), et plus encore,
qu’ils ne prennent guère à cœur leur protection contre
les abus des autorités vietnamiennes. En confondant la faiblesse avec
le souci de maintenir de bonnes relations avec le Vietnam, ils font preuve
d’ignorance de la psychologie asiatique pour laquelle le manque de fermeté est
synonyme de perte de face et ne fait que conforter l’arrogance de l’autre,
autant que de la mentalité communiste qui ne comprend que les rapports
de force.
Dans le cas de M. DANG-VU, le peu d’empressement à le soutenir
de l’ambassade belge semble puiser son exemple d’en haut : le Ministère
des Affaires étrangères de Belgique n’a jamais daigné répondre
aux nombreuses lettres des membres de sa famille, fût-ce d’une
simple formule diplomatique. La diplomatie belge existe-t-elle encore ?
Paris, 23/5/1997